Demeure le veilleur
Voici le lieu
où s'arrêtent les pas
l'air est amour
plus rien ne s'interpose
entre ce monde et l'autre
Voici la paix
et le ruissellement de la lumière
seul un appel :
"Veux-tu renaître
au voisinage de ton Dieu ?"
Ah! point de bruit
avec ta vie
mais confident de l’Éternel
retrouve ici l'usage du silence
l'humilité d'être homme
Devenu l'hôte et la demeure
tu sauras désormais
la prière des pierres
la voix des siècles
et des siècles
Fr. Gilles, Landévennec
"Die Traurigkeit ist wie ein Licht im Herzen angezündet,
Die Dunkelheit ist wie ein Schein, der unsre Nacht ergründet.
Wir brauchen nur das kleine Licht der Trauer zu entzünden,
Um durch die lange weite Nacht wie Schatten heimzufinden.
Beleuchtet ist der Wald, die Stadt, die Strasse und der Baum.
Wohl dem, der keine Heimat hat; er sieht sie noch im Traum."
Hannah Arendt - Gedichte
La tristesse est comme une lumière qui enflamme le cœur,
L'obscurité est comme un voile qui traverse notre nuit
On a juste besoin de cette petite lueur du deuil
Pour traverser l'ombre de la longue nuit
et que puisse s'éclairer la forêt, la ville, la rue et les arbres.
Même celui qui est sans patrie, la voit dans ses rêves.
Hannah Arendt - Poèmes
Nous avons fait des rencontres , lu ensemble et avec les moines les textes bibliques.
Nous avons pu salué le vieil Océan multi-millénaire, dans le grand vent au port de Camaret ; en plein soleil au Cap de la Chèvre, couleurs lagon ce jour là, falaises et rocs couverts de fleurs jaunes et roses, où sont inscrits pour toujours les noms des marins aéronautiques.
Du temps suspendu et multiplié
Claudine Mandin
Crédit photos : Anne Caillaud - Jean-Christophe Normand
Temps suspendu ... à Ganagobie,
Il y avait ces pierres d’ocre et de miel, au tympan enluminé de l’église,
au moment où sonnent les vêpres et s’apaise le silence..
dans le flot embrasé du soleil, qui doucement verse vers l’ouest...
Au silence noctambule des vigiles, se pressent des ombres muettes,
transies d’âpre nuit et de foi.. en quête d’écho et de lumière,
ces êtres marchent humblement dans leur pesant habit de mortel...
Où vas-tu mon frère, dans cette bure de misère,
que toi-même tu empesas d’un bail de pleurs et de chaînes..
où vas-tu mon fils,que je cherche et chéris depuis la nuit des temps ...
A Ganagobie, il y a ce vide et ce vent, il y a ce plein et le temps,
les pleurs et la paix de celui qui console et mêle ses larmes aux nôtres...
Une main qui se tend, un sourire qui comprend,
le silence qui entend l’autre en tourment..le mistral qui s’empare du malheur,
et restitue le soir la lumière et l’espoir...
Anne Caillaud - février 2015
Nous sommes invités au cours d'un jeûne à apprendre à bâtir sur le roc.
La nature qui nous entoure et la Parole de Dieu nous donne des réponses.
Le jeûne est un moment privilégié pour se ressourcer et redécouvrir la beauté de la nature. Tout reprend couleurs et formes avec la vision d'un monde intérieur et extérieur renouvelé.